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L’emballage, toujours premier marché d’application des matières plastiques bio-sourcés

Actualités, Matériaux

Publié le : 04/04/2023 par Anne BALQUET

A l’échelle mondiale, les 2 principaux secteurs de consommation des polymères bio-sourcés sont l’emballage et les fibres et textiles.

Il reste difficile d’évaluer précisément la répartition par https://www.ct-ipc.com/blog-ipc/le-marche-des-bioplastiques/ puisque l’étude de nova-Institute inclut l’acétate de cellulose (CA), les résines époxies (EP), les polyuréthanes (PU), les EPDM ou encore la caséine et qu’EuPB ne les prend pas en compte. Pour cette analyse, nous avons fait le choix de présenter les chiffres fournis par EuBP justement parce qu’ils n’intègrent pas les CA et les EP.

A l’échelle mondiale, les 2 principaux secteurs de consommation des polymères bio-sourcés sont, quoi qu’il en soit, l’emballage et les fibres et textiles. Si c’est le secteur textile qui alimente principalement la croissance de la demande en matériaux bio-sourcés en Asie, c’est le marché de l’emballage qui domine sur le marché européen.

Le marché des fibres, qui intègre les produits tissés et non tissés, est ainsi le deuxième marché mondial des polymères bio-sourcés selon EuBP. Il consomme 15% des volumes produits pour alimenter principalement le secteur du textile en Asie. Ce marché, qui est d’ailleurs le premier consommateur d’acétate de cellulose (CA) pour les filtres à cigarettes, est aussi le principal marché des poly(triméthylène téréphtalate) (PTT) qui sont surtout utilisés pour la fabrication de moquettes. Quant aux applications des fibres en PLA, elles sont plus diversifiées : l’emballage est leur marché le plus important, puis l’automobile et le (bio)médical, le secteur textile n’étant que le 4ème débouché.

Le premier marché des matériaux bio-sourcé est, particulièrement en Europe, le marché de l’emballage. Ce dernier consomme près de la moitié des matériaux bio-sourcés produits chaque année selon EuBP (48%) et le secteur se « verdit » en recourant notamment aux polyoléfines bio-sourcés (PE et PP), au PET bio-sourcé mais également au PLA dont il est le débouché actuellement le plus important.

Figure 4 : Les marchés des matières plastiques bio-sourcées et les parts des matériaux consommés par marché, d’après les données 2022 publiées par EuBP

 

Le troisième marché des matières plastiques bio-sourcées est le secteur des biens de consommation (14%) suivi par le secteur de l’automobile et des transports (7%).

 

Quelques exemples de produits plastiques bio-sourcés :

 

Pot pour produits cosmétiques produit par Banila Co (Corée du Sud) en PHA amorphe de CJ Biomaterials (Credit: © CJ Biomaterials, Inc.)

 

 

Tétines pour enfants en PP bio-sourcé produite pour MAM en partenariat avec Borealis et Neste(credit: © MAM)

 

Bouteille de bière en fibres de bois et PEF de Carlsberg, développée en partenariat avec Avantium.

 

Câble USB-C en matériau bio-sourcé produit par Anker (Chine)

 

Chaussures de sport en PET et TPU bio-sourcés développé par Maddy Plant en partenariat avec BASF

 

Emballage cosmétique en PET bio-sourcé d’Origin Materials et Revlon

 

Carafe à filtre en PS bio-sourcé que par Brita  a développé en partenariat avec NEOS Styrolution et BASF

 

 

La réglementation européenne pour influer sur l’évolution des marchés des bio-sourcés

Alors que les capacités mondiales en matériaux bio-sourcés augmentent, les industriels, producteurs et transformateurs, relèvent un manque de soutien de la part des législateurs européens mais des politiques et des réglementations plus favorables en Asie et surtout aux États-Unis.

Les prochaines évolutions réglementaires européennes pourraient en effet influer sur le marché des matières plastiques bio-sourcées. C’est ce que peut laisser supposer la communication COM(2022) 682 final de la Commission européenne. Le « Cadre d’action de l’UE sur les plastiques bio-sourcés, biodégradables et compostables » publié le 30 novembre dernier précise en effet que :

  1. « L’utilisation de matières premières biosourcées [doit entraîner] de réels avantages pour l’environnement, qui ne se limitent pas à la réduction de l’utilisation des ressources fossiles » ;
  2. Les plastiques biosourcés, biodégradables et compostables devront « contribuer à l’économie circulaire, qui vise à maintenir la valeur des ressources, des matériaux et des produits dans l’économie aussi longtemps que possible, ainsi qu’à éviter de générer des déchets » ;
  3. S’il « n’existe pas de teneur minimale obligatoire en contenu biosourcé ni de système de certification ou de label agréé pour qu’un produit en plastique puisse être étiqueté comme biosourcé », il sera interdit d’afficher des « allégations génériques telles que «bioplastique» ou «biosourcé» sur les produits en plastique » et mentionner la teneur exacte en contenus biosourcés mesurés « avec précision » ;
  4. « Au moins 20 % du carbone utilisé dans les produits chimiques et plastiques devrait provenir de sources non fossiles durables afin de contribuer à la neutralité climatique » selon la COM (2021) 800 de la Commission intitulée « Des cycles de carbone durable »

 

Ces 4 points induisent donc que la réglementation européenne va favoriser les matières plastiques bio-sourcés recyclables. Cela va ainsi laisser sans doute plus d’opportunités pour les matériaux « conventionnels » bio-sourcés, tels que les PE, PP et PA qui disposent de filières de recyclage bien établies que pour le PLA ou les PHA.

Les portefeuilles des producteurs s’étoffent donc toujours plus de matériaux « durables », « verts », « respectueux de l’environnement », qui sont même plutôt définis désormais comme « issus de carbone renouvelable ». Ces derniers constituent l’ensemble des matériaux issus de ressources alternatives au pétrole et intègrent non seulement les polymères issus de la biomasse dont il est question ici mais également les polymères issus de la conversion de dioxyde de carbone ou encore ceux issus du recyclage selon ses différentes voies mécaniques, chimique ou biotechnologiques.

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