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Comment choisir une matière biosourcée ?

Matériaux, Écoconception

Publié le : 09/07/2020 par Gilles Dennler

Biomatériaux, matières biosourcées, biodégradables ou recyclées : les matériaux de l’économie circulaire sont nombreux et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Voici les critères de choix d’une matière biosourcée.

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Matière biosourcée ou biodégradable : quelles différences ?

Plusieurs concepts utilisant le préfixe « bio » sont associés aux matières plastiques, ce qui est parfois source de confusions.

Les matières biosourcées

On parle de produit biosourcé lorsque la matière première est issue de ressources biologiques, donc renouvelables. Il peut s’agir :

  • de matière terrestre ;
  • de matière végétale marine ;
  • de matière animale ;

Ainsi, les matières “biosourcées” sont l’opposé des “pétrosourcées”, les matières premières non renouvelables issues de ressources fossiles.

Les matières biodégradables

Comme leur nom l’indique, les matériaux biodégradables sont des matières qui peuvent être dégradées par des organismes vivants, comme des champignons, des bactéries ou des algues.

Le terme de “bioplastiques” est un terme générique, qui désigne les matières biosourcées ou biodégradables. 

Pourtant, l’un n’amène pas forcément à l’autre : une matière biosourcée n’est pas forcément biodégradable et vice-versa

Les critères de choix d’une matière biosourcée

 

La cohérence de l’impact environnemental

Une matière biosourcée n’est pas toujours plus “écologique“ qu’une matière pétrosourcée. Cela dépend de nombreux facteurs dont l’origine de la biomasse utilisée. Ainsi, un produit biosourcé dont la matière est issue de cultures utilisant des pesticides et des engrais n’aura pas le même impact environnemental qu’un biosourcé fabriqué à partir d’une forte proportion de déchets organique ou co-produits de l’industrie agroalimentaire.

Lorsqu’on choisit une matière biosourcée, il est capital de respecter la cohérence globale de l’impact environnemental, par rapport à la matière que l’on veut substituer.

L’impact environnemental des deux solutions doit donc être comparé en amont, afin d’éviter de substituer une matière par quelque chose de pire !

L’exemple du PLA

Le PLA, ou acide polylactique, est un homopolymère biosourcé obtenu à partir d’amidon de maïs. Est-il pour autant meilleur pour l’environnement ? Pas nécessairement, surtout s’il est majoritairement produit en Asie.

Dans le cadre de la loi AGEC, le gouvernement français a ainsi demandé à l’ADEME d’évaluer l’impact environnemental des matériaux biosourcés, et notamment du PLA. Le rendez-vous est pris pour le 1er janvier 2021, date à laquelle l’ADEME doit rendre son rapport.

La dimension économique

Les matières biosourcées sont actuellement beaucoup plus chères que les polymères pétrosourcés :

  • Les polymères à base d’amidon, comme le PLA coûtent 1,5 à 4 fois plus cher que les polyéthylènes pétrosourcés ;
  • Le polyester biodégradable est 1,5 fois plus cher que le polyester classique ;

Si vous souhaitez passer au biosourcé, ce coût sera répercuté sur le prix de vente de vos produits. Vérifiez bien que ces tarifs correspondent au marché que vous ciblez.

 

Exemples d’applications de matières biosourcées

 

Les sacs biodégradables à usage unique

Ces sacs sont composés de plastiques compostables est constituée d’un mélange de polymères partiellement biosourcés et étudiés pour être en compostage domestique. Ils contiennent souvent une proportion de matière pétrosourcée biodégradable, un produit appelé Ecoflex® (BASF).

Ces matériaux servent principalement à fabriquer les sacs de pesée de fruits et légumes pour la grande distribution.

Les films de culture en terre

Actuellement, une grande partie des films pour la culture des asperges est fabriquée en polyéthylène, ce qui les rends recyclables. Néanmoins, comme ces matières plastiques sont fortement souillées après utilisation (plus de 60% de terre, de matières organiques et de minéraux), leur recyclage est techniquement et économiquement compliqué.

Des matériaux ont été développés pour concevoir des films biodégradables, de bonne qualité, non éco-toxiques et présentant un intérêt nutritionnel pour le sol.

 

Conclusion

Le choix d’une matière plastique, qu’elle soit biosourcée ou non, répond à des critères techniques, environnementaux et économiques. N’hésitez pas à vous tourner vers les éco-organismes et vers des spécialistes comme IPC qui sauront vous aiguiller vers des solutions réalistes et scientifiquement éprouvées.

Pour plus d’informations sur le choix des matières, consultez directement notre guide d’introduction à l’économie circulaire.

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